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Campagne de sobriété numérique : les quick wins!

RSE Décarbonation : Sobriété numérique

Pourquoi mener une campagne de sobriété numérique ? Parce qu’aujourd’hui, tout le monde ou presque utilise l’informatique et les télécommunications au quotidien : comptez le nombre de PC, tablettes, téléphones et autres objets connectés que ce soit chez vous ou au boulot… Depuis son premier téléphone mobile à clapet SAGEM ou son Nokia 3210, on ne peut que constater son chiffre croissant au cours des années… et si c’est le cas pour vous, c’est le cas pour beaucoup de monde, d’où le problème. Et à la fabrication de ces petits bijoux de technologie, il faut y ajouter l’usage, lui aussi énergivore et donc émetteur de carbone.

Les estimations actuelles parlent du fait que le numérique serait responsable de 4% des émissions de carbone dans le monde, soit l’équivalent de l’aviation civile, et les prévisions sont à la hausse et ce, de manière exponentielle. C’est pourquoi il est urgent d’avoir un comportement éco-responsable dès maintenant. Nous avons recensé un ensemble de bonnes pratiques numériques, que tout un chacun peut inclure dans son quotidien personnel et professionnel, et pourquoi pas dans une charte informatique d’entreprise.

 

1. Utiliser un moteur du recherche éco-responsable

Nous faisons en moyenne 949 recherches Internet par an. Une recherche parcourt près de 15000 km de câbles à travers le monde pour nous parvenir. Voici ce que nous pouvons faire :

  1. Rationaliser ses recherches pour éviter de surconsommer.
  2. Installer un moteur de recherche par défaut plus éco-responsable et n’utiliser Google que pour des recherches complexes et avancées (son algorithme étant réputé à ce jour plus performant, mais pas besoin de performance pour les résultats du foot ou la météo) :
    • Ecosia.org > reverse 80% de ses bénéfices à des ONG pour soutenir la reforestation.
    • Lilo.org > sensibilise aux nombres de recherches effectuées avec des gouttes d’eau et convertit ces gouttes d’eau en euros pour être reversées au projet social ou environnemental de son choix.

Il suffit de cliquer sur les liens ci-dessus pour accéder à page d’accueil du moteur de recherche éco-responsable et cliquer sur “Ajouter à Chrome” pour l’installer par défaut. Si besoin de Google alors taper Google.com ou .fr dans l’adresse du moteur par défaut.

N.B. : La protection des données personnelles va de pair avec la sobriété numérique puisque moins de données personnelles sont stockées à des fins commerciales, plus elles sont protégées et moins l’on consomme d’énergie.

Sources : ADEME, The Shift Project

 

2. Modifier son usage du navigateur

Le navigateur est l’interface vous permettant d’accéder à Internet ou à un site de moteur de recherche, comme par exemple : FixeFox, Google Chrome, Safari, etc. Selon l’ADEME, Google Chrome est le plus utilisé par les salariés (37%) en France mais aussi le plus énergivore, par loin devant FireFox ou Opera.

Que peut-on faire à ce jour ? Nous pouvons modifier notre usage pour minimiser sa consommation.

  1. Penser à utiliser les favoris ou a minima le lien depuis l’historique de navigation (on divise par 4 les émissions de GES en allant directement à l’adresse du site sans passer par un moteur de recherche). Car, nous revenons régulièrement et majoritairement sur les mêmes sites.
  2. Fermer les fenêtres et onglets, actualisées automatiquement par les sites Internet, ce qui est très énergivore.
  3. Identifier le site le plus souvent visité et le mettre en page d’accueil : ecosia.org ? wikipedia.fr ? le site de votre employeur ?
  4. Pour améliorer les performances énergétiques et économiser sa batterie, paramétrer le mode dark (sombre) partout où cette option existe : Google, Navigateur, PC, téléphone, tablette, Facebook, les messageries, Twitter, etc.

Sources : ADEME, The Shift Project, Greenspector

 

3. Veiller à l’accessibilité en ligne

Mener une campagne de sobriété numérique rime avec accessibilité. Par « accessibilité », entendre la capacité pour un support d’être lisible, audible, utilisable par tous sur Internet. La plupart du temps, cela concerne les personnes porteuses de handicap et il existe tout un univers underground du numérique pour les personnes avec des besoins spécifiques (12 millions en France).

Au quotidien, on peut contribuer à rendre le numérique plus accessible, et donc plus éthique. Nous allons voir que les enjeux de l’écologie numérique et de l’accessibilité, sont finalement très liés.

  1. Pratiquer le FALC (Facile à lire et à comprendre).
  2. Utiliser l’écriture inclusive avec les points (comme dans professeur.e) est illisible par les logiciels de malvoyants et les dyslexiques. Utiliser l’écriture inclusive de manière plus élégante comme le professorat au lieu de professeur.e.
  3. Utiliser des podcasts, car les médias sonores sont parmi les plus accessibles (même pour les sourds et malentendants qui peuvent disposer de sous-titres) et sont beaucoup moins consommateurs de données, contrairement à la vidéo.
  4. Limiter les animations et les fioritures, plus les parcours utilisateur sont courts et simples, plus le contenu est lisible. Un support numérique léger et sobre (pas de pop-up, de slider, de clignotements, de GIF) est plus accessible et plus éco-responsable.

Sources :  INSEE, Association française des professionnels pour l’accessibilité des personnes handicapées AFPAPH,  Association nationale pour la prise en compte du handicap dans les politiques publique et privées APHPP.

 

4. Vider et/ou fermer les boîtes emails

8 à 10 milliards d’emails sont envoyés chaque heure à travers le monde (avant COVID19) sans compter les spams qui sont estimés à 2/3 des flux. L’énergie consommée comprend l’envoi des emails, la stockage de ces emails sur des serveurs et les terminaux utilisés pour les envoyer.

  1. Installer des module anti-spams (Signal Spam).
  2. Se désabonner des newsletters (grâce à CleanFox par exemple).
  3. Fermer définitivement toutes les boîtes emails inutilisées.
  4. Supprimer autant d’emails que possible (depuis quand date votre plus ancien email ?) et se focaliser sur les emails les plus gros en taille (avec des pièces jointes). Mener une campagne de sobriété numérique rime aussi avec conformité RGPD.
  5. Effacer les brouillons, vider vos archives.

Sources : ADEME, CNIL, Signal Spam

 

5. Arrêter l’avalanche d’emails

Voici l’impact écologiques de nos emails : une entreprise de 100 salariés émet l’équivalent de 13,6 tonnes de CO2 par an, rien que pour les emails, soit 10 allers-retours Paris New York. Un email standard avec une pièce jointe de 1 Mo, comme avec un logo, émet environ 20 grammes de CO2, soit l’équivalent d’une lampe allumée pendant 1/2 heure. Une photo compressée fait 2/3 Mo, et on multiplie cette empreinte carbone par autant de destinataires.

  1. Arrêter d’envoyer des emails inutiles et les remplacer autant que possible par des SMS (1000 fois moins émetteurs de CO2 qu’un email).
  2. Alléger l’email au maximum (signature d’emails sans image, sans picto de réseaux sociaux, sans image, sans logo, sans animation).
  3. Compresser les photos, les pièces jointes et préférez des plateformes d’échanges sécurisés de documents.
  4. Essayer de centraliser votre communication dans un seul email plutôt que plusieurs dans la journée et diminuer la charge mentale de ses interlocuteurs par la même. Mener une campagne de sobriété numérique rime avec diminution de charge mentale.

Sources : ADEME, Arobase.org

 

6. Streaming : la vidéo en ligne, fléau écologique ?

La vidéo en ligne représente 80% du flux mondial de données : VOD (Netflix…), pornographie, les tubes comme Youtube, les réseaux sociaux (Facebook Watch…) et autres vidéos stockés sur des sites Internet. 10 heures de streaming vidéo en ligne représentent plus de l’intégralité des textes Wikipedia en anglais.

L’empreinte carbone de la vidéo en ligne dépend du matériel (serveurs, routeurs, processeurs et l’énergie qu’ils consomment) et la bande passante ou données qui y circulent, distances parcourues, poids liés à la définition (basse définition, définition standard, HD, Ultra HD, 4K et bientôt 7K) sans compter l’impact carbone pour les produire.

  1. Limiter sa consommation de la vidéo (désensibilisation progressive à base de jeux de société et de ballades en forêt). Mener une campagne de sobriété numérique rime avec aussi avec bonne santé.
  2. Paramétrer des alertes passé un certain temps de visionnage : Application anti-netflix, application de pilotage du temps d’écran Apple ou le module Rappel sur Youtube.
  3. Désactiver le mode Auto-play pour éviter que les vidéos s’enchaînent et le binge watching.
  4. Limiter la résolution de la vidéo au plus bas.
  5. Écouter de la musique avec du streaming audio et non vidéo.

Sources : The Shift project, ADEME

 

7. Déployer la sobriété numérique (Rapport du Shift Project)

Sobriété numérique

L’idée est de passer d’un numérique compulsif à un numérique piloté : compter tous les terminaux et fonctionnalités, les classer et ne pas céder aux sirènes du tout numérique. Réfléchir au contexte social, à la valeur ajoutée pour la société, bref on réfléchit au lieu d’avoir un usage compulsif du numérique et on se méfie du “tout smart”.

Pour aller plus loin, lire et appliquer les recommandations du Rapport “Déployer la sobriété numérique” du Shift Project (Résumé pour les Décideurs), ou encore le livre de “Sobriété numérique : les clés pour agir” (fondateur de GreenIT).

Sources : Rapport « déployer la sobriété numérique », The Shift Project, 2020, avec les apports de Jean-Marc Jancovici, Hugues Ferreboeuf et Laurie Marrauld lors du webinaire de présentation du rapport du 15 octobre 2020

On compte sur vous 😃

Source : Les écologeeks anonymes – Leurs sources : Rapport « déployer la sobriété numérique », The Shift Project, 2020, avec les apports de Jean-Marc Jancovici, Hugues Ferreboeuf et Laurie Marrauld lors du webinaire de présentation du rapport du 15 octobre 2020  The Shift Project est un groupement d’experts, ou think tank, qui œuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone. L’association défend l’approche scientifique pour influencer le débat public et politique sur la transition énergétique en Europe. Leurs études sur l’impact du numérique et souvent citées dans nos sources.

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